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Mémoire 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les séries télévisées

 

En complément des éléments des définitions déjà apportés quant à la RSE des médias et aux contenus de divertissement tels que nous les aborderons ici, essayons de poser les bases identitaires du genre sériel.

Pour Martin Winckler, le mot « série » désigne une « suite de feuilletons, de films, d’émissions liés par une unité de genre, de forme, de sujet ou de personnages »[1]. Cette définition mérite d’être précisée pour notre étude en la liant au médium. Ainsi, l’on peut se référer à la formulation proposée par Jean-Pierre Esquenazi : « Une série télévisée est un programme de fiction à épisodes produit pour le petit écran et destiné à contenir autant d’épisodes que possible (…) »[2]. Et bien que le rôle joué par la télévision soit essentiel à notre objet d’étude, nous n’irons pas ici jusqu’à opérer la distinction sémantique, à l’instar de l’historienne Barbara Villez, entre les fictions dites « télévisuelles », produites spécialement pour la télévision et les fictions dites « télévisées », qui sont, quant à elles, produites pour le cinéma et ensuite diffusées à la télévision[3]. Cette précision nous semble entièrement justifiée, mais par facilité lexicale nous utiliserons l’expression « série télévisée », plus usuelle, pour désigner les fictions produites pour le petit écran.

 

De nombreuses lectures de l’univers sériels sont possibles : formats, genre, degré de mise en série ou de mise en feuilleton (comme le propose Stéphane Benassi[4]), ou encore modes de narration (ainsi, David Buxton a-t-il proposé de classer les séries selon des critères histoires et formels : dramatique, pop, policière, feuilletonnante ou même sans intrique et sans personnages). Cependant, les croisements, interactions et interprétations pouvant être tellement nombreux, et comme nous ne sommes pas parvenus à identifier de corrélation directe entre ces critères et les enjeux de responsabilité, nous préférons conserver une définition large de la série télévisée.

 

 

Notre corpus

 

Outre de nombreuses recherches sur notre sujet et une veille de la presse très prolixe en matière de séries télévisées, nous avons conduit dix entretiens semi-directifs avec des professionnels du secteur audiovisuel afin d’enrichir notre réflexion et tester nos hypothèses.

Nous avons constitué notre terrain d’étude à partir d’un constat – sur lequel nous aurons l’occasion de revenir : il existe encore très peu d’études sur les séries françaises, en comparaison avec les pays anglo-saxons notamment. Pourtant, il nous semble évident que les enjeux de responsabilité que nous pourrons identifier sont tout autant pertinents pour l’hexagone.

Ainsi, même si nous serons amenée à citer certaines références du territoire fictionnel américain ou européen, nous souhaitons concentrer notre analyse sur le paysage audiovisuel français (PAF). Et pour ce faire, nous tenterons d’illustrer nos arguments grâce à des séries françaises récentes ou actuelles (i.e. en cours de diffusion lors de la soutenance de ce mémoire) telles que Plus belle la vie, Ainsi soient-ils, Un Village français, Engrenages ou encore Les Revenants… L’objectif de cette sélection est de combiner des succès d’audience, de critique et/ou à l’export ainsi que de croiser les genres, les producteurs et/ou les diffuseurs[5].

 

 

Pour répondre à notre problématique, nous conduirons notre réflexion autour de trois hypothèses.

  • La première partie de ce mémoire s’attachera tout d’abord à préciser les caractéristiques des séries télévisées qui en font un genre particulièrement influent, car prisé par les chaînes et les téléspectateurs. Elle soulignera également leur statut ambigu tant dans le contexte français que de façon plus générale au sein de la création audiovisuelle.

  • Dans une deuxième partie, nous nous intéresserons aux implications en matière de responsabilité de cette influence spécifique des séries télévisées. Nous identifierons ainsi certains des enjeux sous-jacents à ce qui est donné à voir, à penser ou à réfléchir dans ces programmes.

  • Enfin, dans une troisième partie, nous questionnerons le rôle des différents acteurs engagés dans le processus sériel et interrogerons l’importance des choix stratégiques des diffuseurs, avant de proposer quelques pistes de recommandations.

 

 

 

[1] Winckler (Martin). - Petit éloge des séries télé. - Paris : Gallimard, 2012. (p. 15).

[2] Esquenazi (Jean-Pierre). – « Séries télévisées et "réalité" : les imaginaires sériels à la poursuite du réel » in Décoder les séries télévisées, op. cit. (p.194).

[3] Villez (Barbara). - Séries télé : visions de la justice.- Paris : PUF, 2005. (p.15).

[4] Benassi (Stéphane). – « Sérialité(s) » in Décoder les séries télévisées, op. cit. (p.104).

[5] A l’exception cependant de la chaîne M6 que nous n’avons pas eu l’opportunité de rencontrer.

Définition de notre terrain d'étude

Introduction

Anchor 5
Anchor 6

Lecture linéaire du mémoire

"Les enjeux de responsabilité associés aux séries télévisées"

Réflexion sur la notion de divertissement responsable,

dans le contexte audiovisuel français

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