Mémoire 

 

 

 

 

 

 

Allant au-delà de l’empreinte environnementale des entreprises de médias, la RSE des médias met en lumière l’influence et l’impact potentiels des contenus sur la société, et de fait, le rôle particulier de ce secteur dans et vis-à-vis de la société. Or, en la matière, ce sont essentiellement les questions de déontologie de l’information et d’éthique journalistique qui ont été posées jusqu’à présent, laissant de côté une part significative des contenus. Ces programmes, qui relèvent du divertissement, et qui ne sont donc pas « sérieux », occupent pourtant une place considérable dans les programmations des chaînes et dans la vie des téléspectateurs. Ce phénomène de société, qui se traduit par une stimulation mutuelle et réciproque de l’offre et de la demande depuis une quinzaine d’années, semble particulièrement prégnant dans le domaine des séries télévisées.

 

Tels sont les constats que nous avons pu dresser et qui nous amènent à nous poser la question suivante :

Dans quelle mesure des programmes de divertissement tels que les séries télévisées contiennent-ils des enjeux significatifs de responsabilité sociétale ?

 

En effet, aujourd’hui, il n’existe pas a priori de définition en tant que telle d’un « contenu de divertissement responsable ». Ces deux termes peuvent même sembler intrinsèquement opposés. Nous pourrons trouver des pistes de réflexion au sein des travaux menés par la GRI, le CSA, ou encore le Forum RSE des médias, mais le cadre éthique et déontologique des fictions ne semble pas aussi avancé que celui concernant les contenus journalistiques.

Cette interrogation, qui croise des problématiques de société et des enjeux de marché pour l’industrie culturelle et créative, engendre de nombreuses questions annexes :

• Tout comme il y a une éthique journalistique, faut-il une déontologie des séries télévisées, des divertissements audiovisuels en général ?

• Le genre sériel relève-t-il de l’art ou du divertissement ? La responsabilité ou la déontologie s’appliquent-elles à l’art ? Le divertissement peut-il être « encadré », « normé » ?

• La notion de contenu de « divertissement responsable » est-elle pertinente ? Peut-elle enrichir la réflexion ? la création ? Peut-elle résister aux logiques des entreprises du secteur des médias – avec leurs contraintes et leurs marchés ? Un contenu de divertissement peut-il être à la fois rentable et responsable ?

• L’avenir est-il à des contenus de divertissement responsables ? Correspondent-ils à une attente des publics, de la société ?

• Pour résumer, quels sont les tensions et défis associés à la production et à la diffusion des séries télévisées au regard des enjeux de responsabilité ?

 

Autant de questions qui démontrent la complexité d’un sujet que nous ne pourrons explorer de façon exhaustive, mais pour lequel nous nous efforcerons d’envisager des pistes de réflexion concrètes et argumentées. Pour ce faire, nous proposons d’appliquer notre raisonnement à un terrain d’étude particulier, celui des séries télévisées.